03.08.2015 Sphinx colibri

Le moro sphinx (Macroglossum stellatarum) est appelé communément sphinx colibri ou mouche folle. Ce n'est pourtant ni un colibri (même s'il butine les fleurs avec autant de délicatesse que les oiseaux-mouches), ni une mouche (dont la seule folie serait de travailler sans relâche) mais bien un papillon étonnant qui virevolte.

 

Surprenantes, ses moeurs diurnes alors qu'il est issu d'un groupe de paillons nocturnes (les sphingidés).

Fascinante, la cadence à laquelle il peut battre des ailes : jusqu'à 75 battements par seconde ! Vous comprendrez pourquoi mes photos sont quelque peu floues...

Géante, sa capacité de coloniser de nouveaux milieux : insecte du bassin méditerranéen, on le retrouve en saison jusqu'en Islande et en Finlande. Qui dit mieux pour un insecte qui pèse le tiers d'un gramme et ne mesure que 3 cm ?

Etonnante sa façon de butiner : contrairement aux autres insectes, il ne se pose pas ses (sales) pattes sur la nourriture comme le font les autres insectes mais reste en lévitation face aux corolles des fleurs. Sa technique est redoutable : 4 ailes indépendantes, très mobiles qui lui permettent de se déplacer dans tous les sens y compris en arrière (cet insecte peut voler en arrière, je répète cet insecte peut voler en arrière !) De plus, son incroyable trompe de 3 cm environ lui permet de pomper le nectar des fleurs y compris de celle qui ont des corolles tubulaires ou en éperons. Cet appendice démesuré lui a d'ailleurs valu son nom latin Macroglossum, littéralement grande langue. Si vous avez de la lavande, du chèvrefeuille, des géraniums zonaux, de la vipérine ou des valérianes, vous devriez pouvoir l'observer facilement dans votre jardin.

Dégoûtante sa façon de faire le tri en un éclair des nectars qu'il absorbe : son organisme garde les sucres dont il a besoin et rejette très vite le reste du jus par l'anus en plein vol...

Cet incroyable insecte ne se pose-t-il donc jamais ? Et si : pendant la nuit, il se trouve par exemple un interstice dans un mur constitué de pierres sèches ; il s'arrête parfois pour pondre sur des plantes-hôtes comme le gaillet, l'aspérule ou la garance voyageuse. Notons pour finir que sa vie larvaire d'abord est bien plus tranquille : aucun looping possible à l'état de chenille.

Agenda

Prochainement

 

Conférences:

 

- le 19 avril à Dieffenbach-Les-Woerth

 

 

Cours de greffage:

 

- le 20 avril à Froeschwiller

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