Aujourd'hui, les planches d'envol du rucher sont fréquentées dans les deux sens. Francis ouvre ses ruches, me montre les cadres plein de miel, de pollen, d'oeufs, de larves ou de couvain operculé. Ils grouillent d'ouvrières et de quelques faux-bourdons. En bon observateur, il retrouve sa Majesté sur le cinquième cadre inspecté ; pour mieux la reconnaître, elle a été marquée non au fer rouge mais au vernis à ongles rose de sa femme !

Cette reine là est la deuxième que j'aperçois de ma vie. En effet, j'ai déjà aperçu à Londres, dans une berline rutilante, la Queen Elisabeth. Si ! Et dire que c'est elle qui a engendré ses dizaines de milliers de sujets (NB: Je ne parle plus de la Reine d'Angleterre). Et pourtant, en bon hymenoptère, elle a toujours une taille de guêpe...

Ce jour là, j'en ai photographiée une autre de reine : la reine des frelons, esseulée la pauvre, rongeant une vieille pomme talée et pourrie. Au départ, elle devra construire son nid et élever son couvain toute seule comme une grande. Snif.

Les hyménoptères sont des insectes à ailes membraneuses reconnaissables à leur taille de guêpe. Certains d'entre-eux forment des sociétés inégalitaires (il y a des castes !), claniques, protectionnistes et racistes (il faut montrer patte blanche pour espérer entrer dans une ruche !), avec des riches (la reine des abeilles) qui se gavent de caviar (la gelée royale) et des pauvres hères (la reine des frelons) qui doivent tout bâtir à partir de zéro. Cela ne vous rappelle-t-il rien ? Et comble de malheur, les hyménoptères n'ont pas de Mélenchon pour rétablir la situation...